La pharmacocinétique

La pharmacocinétique se décline en 4 étapes : absorption, distribution, métabolisme et élimination. Les étapes les plus touchées par les interactions médicaments/alimentation sont l'absorption et le métabolisme.

L'absorption

L' absorption[2] regroupe la résorption, qui est le passage du principe actif dans la circulation, et les effets de premier passage qui sont les étapes de dégradation du principe actif avant de rejoindre cette circulation sanguine. La qualité de l'absorption est définie par la biodisponibilité (BD) qui est la quantité de médicament ayant atteint son site d'action où il pourra exercer son effet pharmacologique et la vitesse avec laquelle il a atteint son site. Cette vitesse est déterminée, lors d'études pharmacocinétiques, par la Cmax (concentration plasmatique maximale) et le Tmax (temps nécessaire pour atteindre la Cmax) retranscrits sur une courbe cinétique. La courbe cinétique représente les concentrations plasmatiques en principe actif prélevées à différents intervalles de temps après l'administration du médicament. Grâce à la courbe cinétique, on en déduit l'ASC (aire sous la courbe) qui permet d'apprécier l'exposition systémique au médicament.

La prise alimentaire, en agissant sur la résorption, peut engendrer par la suite des modifications de ces paramètres et déplace la courbe hors de la zone thérapeutique soit dans la zone toxique, soit dans la zone d'inefficacité (voir figure ci-dessous). Le risque d'interaction est plus important avec les médicaments à marge (zone) thérapeutique étroite car une toute petite modification peut rapidement déplacer la courbe dans une zone ou dans l'autre.

Le métabolisme

Le métabolisme est l'ensemble des réactions chimiques que subit le principe actif entre le moment de sa résorption et l'arrivée à son site d'action. Il peut donc affecter la biodisponibilité du principe actif. Il est aussi utilisé pour permettre l'élimination de la molécule.

Les enzymes les plus importantes participant au métabolisme sont les cytochromes P450[4]. Les médicaments et les aliments peuvent être soit des substrats, des inducteurs ou des inhibiteurs de ces enzymes. Ils peuvent donc être à l'origine de potentielles interactions.